Yves Klein

Yves Klein, né à Nice en 1928, est d'abord judoka. En 1954, il se tourne enfin vers l'art et commence son "aventure monochrome".

Animé par l'idée de "libérer la couleur de la prison de la ligne", Yves Klein se tourne vers le monochrome car c'est pour lui la seule façon de peindre qui lui permette de "voir ce qui est visible dans l'absolu".

Privilégiant l'expression de la sensibilité à la figuration de la forme, Yves Klein va au-delà de toute représentation artistique et conçoit l'œuvre d'art comme la trace de la communication de l'artiste avec le monde. C'est la réalité invisible qui devient visible. Ses œuvres sont "les cendres de son art".

L'œuvre d'Yves Klein révèle une nouvelle conception de la fonction de l'artiste. Selon lui, la beauté existe déjà à l'état invisible. Sa tâche est de la capter là où elle se trouve, dans l'air et dans la matière. Yves Klein a fait de sa vie entière une œuvre d'art : "L'art est là où l'artiste arrive.

Dans sa quête de l'immatériel et de l'infini, Yves Klein a adopté le bleu outremer comme véhicule. De ce bleu plus que bleu, qu'il nomme "IKB" (International Klein Blue), émane une vibration colorée qui n'engage pas seulement le regard : c'est l'esprit qui voit avec les yeux.

De ses monochromes au vide, en passant par la "technique du pinceau vivant" ou "Anthropométrie", l'utilisation des éléments de la nature pour manifester leur force créatrice, ou de l'or qu'il utilise comme passage vers l'absolu, il a conçu une œuvre qui franchit les frontières de l'art conceptuel, de l'art corporel et du happening.

Juste avant de mourir, Yves Klein confiait à un ami : "Je vais entrer dans le plus grand atelier du monde. Et je n'y ferai que des œuvres immatérielles.

Entre mai 1954 et le 6 juin 1962, date de sa mort, Yves Klein s'est consumé pour produire une œuvre flamboyante qui a marqué son époque et qui rayonne encore aujourd'hui.